Tentative de meurtre dans le quartier de la gare de Mons : “J’ai été agressé, je me suis défendu, la scène a été filmée”
L’Algérien poursuivi pour des coups de couteau portés à un autre homme, en juin 2023, risque une peine de huit ans de prison.
- Publié le 15-04-2024 à 15h02
- Mis à jour le 15-04-2024 à 15h47
La scène s’est déroulée le 23 juin 2023 dans le quartier de la gare de Mons. Un homme a été sauvagement frappé de plusieurs coups de couteau. Il a été emmené à l’hôpital dans un état critique. L’auteur a pris la fuite, mais la scène a été filmée par les caméras urbaines.
Les policiers ont analysé ces images. On y voit deux hommes assis sur un muret. L’un porte un tee-shirt bleu et l’autre un tee-shirt blanc. Deux autres hommes arrivent, l’un porte un tee-shirt noir. Il y a une discussion entre l’homme en blanc et l’homme en noir. Ce dernier exhibe un couteau et semble menaçant.
Le couteau tombe et l’homme en blanc s’en saisit. Il porte plusieurs coups de couteau à son adversaire et prend la fuite, prenant soin de se débarrasser du couteau. Celui-ci a été retrouvé, couvert de sang, sous une voiture. Il est muni d’une lame de quinze centimètres.
Interpellé deux mois plus tard
L’auteur présumé des faits a été interpellé le 21 août 2023 par la police locale. Il s’agit d’Amine, un Algérien en séjour illégal en Belgique. Il a d’abord contesté les faits, déclarant que ce n’était pas lui.
Lundi, il a comparu devant le tribunal correctionnel pour répondre d’une tentative de meurtre. “Je voulais me défendre, dit-il d’emblée à ses juges. C’est ce qu’il a déclaré lors de sa dernière audition, le 15 janvier dernier, quand il est passé aux aveux. L’expertise génétique réalisée sur un tee-shirt est une preuve incontestable.
L’homme habillé en noir a fait l’objet d’un examen médico-légal. Selon le médecin désigné par le juge d’instruction, les blessures étaient potentiellement létales sans soins immédiats. Il ressort aussi de l’expertise que la victime était sous l’influence de la boisson, de la cocaïne et du cannabis au moment des faits.
Provocation plaidée
Une peine de huit ans de prison a été réclamée contre Amine, et une peine d’un an contre l’homme en noir, prénommé Ayman, porteur d’une arme sans motif légitime.
Me Jean-Benoît Ronveau a plaidé l’excuse de provocation pour Amine, déclarant qu’il avait été agressé le premier et placé face à un péril violent, grave et injustifié, nécessitant une réaction immédiate. “Il y a eu une diminution de son libre arbitre en raison de son état de colère et de peur”, plaide l’avocat.
Le ministère public estime qu’il n’y a pas matière à provocation et que le prévenu avait tout le loisir de prendre la fuite, avant de frapper. “Je ne pouvais pas, je venais de me faire opérer”, répond le prévenu, qui a néanmoins pris la fuite après les coups de couteau.
Jugement le 6 mai.